samedi 7 février 2015

USHUAIA - TERRE DE FEU


Nous pensions faire tout notre itinéraire par voie terrestre ou maritime,
mais le trajet de El Calafate à Ushuaia, en bus, dure 18h,
dans un paysage monotone de pampa argentine.
Alors, nous avons pris un avion au dernier moment, pour un vol d’1h de temps.

 Ushuaia est située sur le canal de Beagle, qui relie, lui aussi, l’Atlantique au Pacifique.
Ce canal sert de frontière entre l’Argentine et le Chili,
et c’est le Chili qui possède les dernières terres du sud de l’Amérique avec le cap Horn. 


Nous arrivons à la fin de notre voyage et aussi à « la fin du monde »,
car Ushuaia est la ville « del fin del mundo » !

En effet, c’est la ville la plus au sud de tout le monde…
au-delà, c’est l’Antartique non habité qui ne se trouve qu’à 1000 km.

Elle joue sur cette publicité pour attirer les touristes,
mais elle ne donne aucune sensation d’être au bout du monde,
quand on voit son artère principale avec tous les magasins de luxe.

Il y a même des boutiques de chocolats hauts de gamme.

 Ushuaia ne vit pas que par le tourisme comme El Calafate,
car elle a, aussi, une activité portuaire importante.
En ville, nous pouvons voir des parterres de lupins, la fleur la plus répandue ici.

La maison la plus ancienne de la ville date de la fin des années 1880.

Une belle vue sur le canal de Beagle depuis le haut de la ville.

De notre hôtel nous avons aussi une vue générale sur la ville.

Une galerie ou petit musée retrace l’histoire de la région,
avec des personnages en cire très évocateurs.
Depuis des millénaires, des peuples indigènes vivaient ici.
Vêtus de peaux de bêtes, ils habitaient dans des huttes de branchages.

Ils pratiquaient la chasse…

et aussi la pêche à partir de canots.

L’arrivée des européens s’est faite progressivement, et à leur dépend.
Darwin, dans son tour du monde, est passé sur le canal de Beagle,
 à bord du bateau qui portait ce nom !

Les premiers pionniers à s’installer dans les années 1880 sont des missionnaires anglicans.
L’état d’Argentine octroya une immense estancia à l’une de ces familles, appelée Harberton.

Elle est maintenant devenue un lieu de visite touristique.
L’arrière-pays offre de grandes diversités de paysages.
C’est la fin de la cordillère des Andes, appelée cordillère de Darwin.


Les montagnes enserrent des lagunes ou des lacs.

Lorsque Magellan traversa son fameux détroit, il aperçut plein de feux sur ce territoire,
et l’appela Terre de Feu. Mais elle n’a rien de torride, bien au contraire.
Le climat est très rude : hiver presque permanent, beaucoup de pluie,
 du vent très violent, un ciel bien chargé (le chauffage marche toute l’année !).
D’où vient le vent ?
En bas, à gauche, notre petite voiture de location.

La végétation souffre beaucoup des rigueurs du climat,
et de nombreux arbres sont morts.

C’est un peu la désolation dans les parties basses très humides.


 Cela provient, en partie, du saccage fait par les castors.
En 1946, on a introduit 25 couples de castors pour développer le commerce de leur fourrure.
Ce fut un fiasco : leur fourrure n’était pas de bonne qualité
 et de plus la mode de la fourrure a périclité.
Par contre, les castors se sont répandus dans toute la Terre de Feu
et provoquent des dégâts considérables.

Ils abattent des arbres et construisent des digues pour retenir l’eau.

Tout autour de leur territoire, les arbres sont morts.

 Comme c’est une région très humide et pluvieuse,
 il y a des tourbières dans les parties basses et plates.
 Dans cette région, on les exploite pour en faire des fertilisants.
Ce sont de grandes étendues d’un tapis végétal très épais mais souple :
Les couleurs sont étonnantes, dans les tons de rouge-ocre.
c’est très agréable de marcher dessus.

Le parc naturel « Tierra del Fuego », aux portes d’Ushuaia,
est un lieu d’excursion très agréable.
Nous y retrouvons une partie des 2400 passagers de la croisière Costa « tour du monde » !

Nous laissons passer ce flot de gens, avant de pouvoir profiter paisiblement des lieux.

C’est la nature à l’état pur, avec ses lacs, ses forêts aux arbres tordus et ses montagnes.

La mer s’avance à l’intérieur de la grande baie de Lapataia.

Le sentier le long de la côte offre de superbes vues sur une eau limpide vert émeraude.

Si la ville d’Ushuaia ne présente pas un grand attrait, la nature environnante est,
par contre, très intéressante à découvrir et est spécifique à la Terre de Feu.
Comme dirait le présentateur d’une célèbre émission qui porte le nom de cette ville,
Il faut préserver cette nature pour la laisser en héritage aux générations futures !
C’est la fin de notre voyage, et aussi la fin de la RN 3 depuis Buenos Aires.

En réalité, de notre côté, nous avons parcouru bien plus de km,
et vous pouvez visionner sur la carte tout le trajet effectué depuis le début,
 en deux mois et demi !

Inutile de vous dire que ça a été très riche et varié !
Précisons que les derniers reportages présentent de beaux paysages bien ensoleillés,
parce que nous avons eu une météo exceptionnelle (du 20° à Ushuaia, avec soleil !).
Dans tout notre périple, nous n’avons eu que quelques gouttes de pluie !
Nous rentrons à Hyères le 9 février pour un peu de repos,
avant un nouveau départ le 1er Mars.
A très bientôt !

mercredi 4 février 2015

EL CALAFATE - GLACIER "PERITO MORENO"


Punta Arenas est la ville du Chili la plus au sud sur le continent américain,
puisque de l’autre côté du canal de Magellan, c’est la Terre de Feu, une très grande île.
Notre périple au Chili, depuis Arica dans l’extrême nord, s’arrête à Punta Arenas.
Nous poursuivons notre route (par voie terrestre !),
en passant en Argentine (via Puerto Natales), pour rejoindre El Calafate.

Nous traversons la cordillère des Andes dont l’altitude a bien diminué depuis le nord du Chili.
Les paysages de steppe patagonienne sont complètement arides.

Le poste frontière est minuscule et le trafic très réduit.

La ville de El Calafate est construite sur un flanc de colline.

Elle domine le « Lago Argentino », le plus grand lac d’Argentine.

Cette ville ne vit que par le tourisme, et il n’y a rien d’authentique !
La rue principale est bordée de magasins, de bars, de restaurants chics…
et de galeries marchandes pour touristes !
Nous ressentons bien plus l’impact de l’argent, ici, que partout ailleurs où nous sommes passés !
D’ailleurs les prix sont plus élevés qu’au Chili, alors que nous nous attendions au contraire.

Bon, il faut quand même se nourrir et se faire plaisir.
Nous ne résistons pas à aller manger une nouvelle fois un asado !

Entre la ville et le lago Argentino, il y a une zone naturelle de lagunes protégée.

Un sentier d’observation permet de découvrir la flore et les oiseaux, dont des flamands.
Cette plante épineuse s’appelle le « calafate ».
Les baies, semblables aux myrtes, sont comestibles.
S’il y a un tel engouement touristique, c’est parce que El Calafate est
à proximité du parc national « Los Glaciares », domaine des glaciers.
L’un d’eux est mondialement célèbre, puisqu’il a été inscrit au patrimoine de l’Unesco.
Le « Perito Moreno » est un véritable monument, aux dimensions impressionnantes.
Il est très facile d’accès, en une heure et demie de bus.
On peut le « visiter » de deux manières : en bateau ou à pied.
Nous commençons par la navigation sur un gros catamaran de deux cents touristes.
L’approche se fait sur un lac où flottent quelques petits icebergs.
Un autre bateau donne une échelle de l’ensemble.
Nous sommes sur le côté gauche du glacier, là où il fait 1,8 km de largeur.
La hauteur dépasse les trente mètres.

Le bateau s’approche du glacier, ce qui nous permet de l’observer d’assez près.

Alors les appareils photos crépitent de partout !
Et le mien aussi !!
Pas besoin de faire de commentaires sur les photos, le spectacle parle de lui-même.
J'ai eu du mal à restreindre le nombre de photos !!

Une précision, cependant : la couleur bleutée est normale et s’explique
par les conditions de pénétration de la lumière dans la glace.
C’est comme le grand bleu dans la mer : les rayons rouges et jaunes sont vite arrêtés,
seuls les bleus pénètrent profondément.
Cela donne des nuances de bleu superbes.


Nous faisons ensuite la marche qui permet de voir l’autre côté du glacier.
Un ensemble de passerelles permet de l’observer d’en haut ou d’en bas.

Nous pouvons nous rendre compte de ses dimensions, avec une photo panoramique :
14 km de profondeur, 50 à 55 m de hauteur et 5 km dans sa plus grande largeur.
Après avoir vu un tel spectacle, il faut bien convenir que l’affluence touristique  est justifiée, d’autant plus qu’il n’y a aucun effort à faire pour en profiter.