jeudi 28 février 2019

ETHNIES DE LA BASSE VALLEE DE L'OMO


Nous quittons la région Konso pour rejoindre la basse vallée de l’Omo, célèbre pour ses tribus.
Après les Dorzé, Gamo et Konso, partons à la découverte d’autres tribus, disons plutôt ethnies !
Il y en a 16 au total dans ce territoire, ce qui engendre parfois des problèmes de promiscuité.


Au départ, nous avons les dernières vues sur les cultures en terrasses des Konso.


La rivière est un élément vital dans ce pays : l’eau sert à laver les gens, les véhicules et aussi à boire.


Après les montagnes, nous pénétrons dans la fameuse vallée du Grand Rift.
A cet endroit, c’est une vaste étendue très plate enserrée entre deux chaînes de montagnes.


La première ethnie rencontrée est celle des Tsemay.
Au nombre d’environ 15 000, ils élèvent du bétail, cultivent le sorgho et le millet.



Notre route continue dans la vallée du Grand Rift, toujours aussi plate, en longeant les montagnes.


Un point d’eau (sans doute un puits) est un lieu de rassemblement de troupeaux et de gens.


Les marabouts (oiseaux !) cherchent l’ombre.


Plus loin, c’est le territoire d’une autre ethnie : les Arboré.
Environ 6 000, ils vivent de l’élevage de vaches, moutons, chèvres et sont nomades.
Leurs huttes sont en matériaux légers et peuvent être déplacés facilement.


Nous nous arrêtons pour en voir une : attention, le mari arrive armé d’une lance !


Mais c’est un gentil accueil qui nous est réservé : même les voisins sont venus !
A remarquer les tenues assez originales, surtout pour les femmes.
Torse nu, elles portent d’innombrables colliers en perles colorées.



Nous pénétrons à l’intérieur : le mari d’un côté, les femmes assises par terre d’un autre côté !



Nous franchissons les montagnes sur une piste tortueuse et nous nous retrouvons sur un plateau.


C’est alors le territoire des Hamer (46 000) qui vivent d’élevage et d’agriculture.
Nous les découvrons le long de la route et notre chauffeur guide s’arrête pour leur parler.


Les gens ont l’habitude de se déplacer à pied, parcourant des distances impressionnantes.
Ces deux femmes sont ravies : nous leur avons donné une bouteille d’eau !!


Leur apparence mérite une description : les femmes mélangent de l’ocre, de l’eau 
et du beurre et appliquent cette teinture dans leur chevelure.
Elles réalisent ensuite de petites tresses qui ont une teinte cuivrée.
Autour du cou des femmes, les colliers ont une signification :
Deux colliers dont l’un avec une grosse protubérance signifie que c’est la première femme !


Deux colliers simples (à gauche), signifie que c’est la deuxième femme.
Les suivantes n’ont pas de collier !! Toutes ces tribus sont polygames et animistes.



Chez les hommes, la chevelure enduite d’argile forme une calotte rigide ornée de plumes.



La grande particularité des vêtements des femmes est d’être en peau de vache ou de chèvre !


Nous faisons beaucoup de rencontres le long du trajet, toujours chaleureuses.


Nous établissons notre « campement » dans la ville de Turmi, chef-lieu des Hamer.
Notre lodge est des plus agréables, avec une très grande case commune.



Le jour de marché à Turmi est l’occasion pour les Hamer de se rassembler, venant de très loin.


Quelques vues de ce marché avec surtout des femmes dans leur tenue traditionnelle.




Des scarifications sur le corps sont des signes de beauté.



Il y a aussi des hommes, beaucoup moins nombreux : ils portent parfois une jupe (courte).
L’un d’eux a en bandoulière un fusil, cela pourrait être une kalachnikov et c’est normal.


Celui-là a une cartouchière à la ceinture !


Nous filons à l’extrême sud du pays, à Omorate, tout près du Kenya.
Cette région est toute plate et remplie de buissons épineux, où s’élèvent des termitières.


A proximité de la grande rivière Omo, des cultures extensives (coton) se sont développées.
Des investisseurs nationaux ou étrangers (turcs, chinois) sont derrière ces grands projets.


Nous traversons la rivière Omo pour aller voir l’ethnie Dassanetch (au nombre de 40 000).
L’embarcation est taillée dans un seul tronc d’arbre !


A terre, nous découvrons, à notre surprise de grands champs cultivés par l’ethnie locale.


A l’origine, les Dassanetch sont des pasteurs qui entraient en conflit avec leurs voisins
 à cause de problèmes de territoire pour leur bétail.
Le gouvernement leur a octroyé des terres et installé un système d’irrigation.
Ainsi, ils se sont mis à cultiver et ont été sédentarisés.
Leur village est maintenant fixe, fait de huttes sommaires.



Ils ont perdu une partie de leur authenticité puisqu’ils ne nomadisent plus.




De retour dans le pays Hamer, nous partons assister à une cérémonie traditionnelle.
Un grand troupeau de moutons et chèvres se trouve au bord de la piste.


Nous nous arrêtons pour parler avec le gardien du troupeau : il est armé d’une kalachnikov !
En raison de conflits entre ethnies (rapt de bétail), les hommes sont souvent armés.


Après vérification, il y a bien des balles dans le chargeur ! (les armes viennent du Soudan voisin).


Nous arrivons en début d’après-midi sur le lieu de la cérémonie et la fête a déjà commencé.
Il s’agit d’un rite d’initiation de passage à l’âge adulte pour un garçon,
appelé « bull jumping », qui veut dire saut de taureaux (but de l’exercice pour l’initié !).


Au gré de chants, de grelots, de trompes, les danseuses tournent sur une petite place.


Les jeunes filles et femmes de la famille de l’initié sont particulièrement excitées.
Pour que l’initiation réussisse, elles se mortifient en se faisant flageller.
Elles provoquent alors de jeunes garçons jusqu’à les excéder pour qu’ils finissent par les fouetter !


C’est pour de vrai, et l’on entend le scion siffler dans l’air et claquer sur le corps !



Les jeunes filles retournent alors dans la ronde, le dos bien marqué.


Les jeunes garçons fouetteurs se font faire un maquillage traditionnel sur le visage …
et peuvent alors retourner fouetter les jeunes filles belliqueuses.



Voici le garçon, vêtu d’une peau de vache, qui fait son initiation : c’est le « jumper » ou sauteur.


En fin d’après-midi, tous les invités et participants sont arrivés. 


Les hommes ornés de leur fusil attendent assis patiemment.


La flagellation est terminée, passons au clou de la cérémonie rituelle.


Le jeune initié est fin prêt dans sa plus simple tenue.


La foule nombreuse se dirige vers le lieu prévu à cet effet au soleil couchant.


Des jeunes hommes essaient de rassembler les taureaux plutôt farouches.



Finalement, une file de 7 à 8 taureaux est constituée avec un veau au début.


Le signal de départ est donné et l’initié s’élance en grimpant sur le dos des taureaux.
Il doit parcourir en courant toute la rangée sans tomber (une seule chute est tolérée).
Il doit faire au moins quatre allers-retours devant une foule attentive.



Les photos sont floues : manque de lumière et course très rapide du jeune initié !
Nous assistons à sa réussite, alors la fête va durer toute la nuit.


Nous partons maintenant découvrir une autre ethnie, les Karo, avec leur spécificité.



Le village est situé au-dessus d’un méandre de la rivière Omo.


Il est constitué de cases simples au toit en paille.



Peu nombreux (1 500 individus), ils se distinguent par leurs peintures corporelles.
Ils dessinent sur leur corps des motifs traditionnels à base de poudre blanche.



Le travail des femmes consiste, en autre, à écraser le sorgho à l’aide de pierres ajustées.


Les jeunes s’initient tôt à cette pratique.



Notre guide nous permet d’entrer facilement en contact avec toutes ces ethnies.
Il les connait toutes, parlent leur langue et a beaucoup d’empathie pour ces gens.


Plus au nord, c’est le territoire de l’ethnie Ari, la plus importante de cette région (300 000).
Les Ari sont des cultivateurs (sorgho et café) et élèvent aussi du bétail.


En comparaison, ils sont plus riches et plus développés que les autres ethnies.
Leurs huttes ou maisons ont des murs colorés construits en adobe (banco).




Ils fabriquent les poteries utilisées pour la cérémonie du café.


Notre dernière ethnie, les Mursi, se trouve à plus de 70 km de piste.
Il faut traverser le parc national de Mago. Au passage, nous apercevons un dik-dik.



Les Mursi (7 500) sont des éleveurs nomades et leurs huttes en paille sont faciles à déplacer.



C’est l’ethnie la plus impressionnante par leur apparence.
Les enfants portent des ornements tels des dents de phacochères ou des cornes de taureaux.


Les jeunes filles ont des tatouages et de grands disques dans les lobes d’oreilles.


Les jeunes hommes se contentent de tatouages.


Mais le plus impressionnant, ce sont les plateaux labiaux des femmes.







Quand elles sont jeunes filles, on leur arrache 4 dents du bas (2 par 2).
Puis en incisant la lèvre inférieure, on introduit des plateaux de plus en plus grands.
C’est un signe de beauté : le futur mari peut aller jusqu’à donner une dote de 30 à 40 vaches
plus quelques fusils si le plateau est très grand !



A « vide », la lèvre inférieure et les lobes d’oreille sont distendus et pendillent.
Nous terminons sur un sourire venant d’un autre monde …