Nous quittons la région Konso pour rejoindre la basse vallée
de l’Omo, célèbre pour ses tribus.
Après les Dorzé, Gamo et Konso, partons à la découverte
d’autres tribus, disons plutôt ethnies !
Il y en a 16 au total dans ce territoire, ce qui engendre
parfois des problèmes de promiscuité.
Au départ, nous avons les dernières vues sur les cultures en
terrasses des Konso.
La rivière est un élément vital dans ce pays : l’eau sert
à laver les gens, les véhicules et aussi à boire.
Après les montagnes, nous pénétrons dans la fameuse vallée
du Grand Rift.
A cet endroit, c’est une vaste étendue très plate enserrée
entre deux chaînes de montagnes.
La première ethnie rencontrée est celle des Tsemay.
Au nombre d’environ 15 000, ils élèvent du bétail,
cultivent le sorgho et le millet.
Notre route continue dans la vallée du Grand Rift, toujours
aussi plate, en longeant les montagnes.
Un point d’eau (sans doute un puits) est un lieu de
rassemblement de troupeaux et de gens.
Les marabouts (oiseaux !) cherchent l’ombre.
Plus loin, c’est le territoire d’une autre ethnie : les
Arboré.
Environ 6 000, ils vivent de l’élevage de vaches,
moutons, chèvres et sont nomades.
Leurs huttes sont en matériaux légers et peuvent être
déplacés facilement.
Nous nous arrêtons pour en voir une : attention, le
mari arrive armé d’une lance !
Mais c’est un gentil accueil qui nous est réservé :
même les voisins sont venus !
A remarquer les tenues assez originales, surtout pour les
femmes.
Torse nu, elles portent d’innombrables colliers en perles
colorées.
Nous pénétrons à l’intérieur : le mari d’un côté, les
femmes assises par terre d’un autre côté !
C’est alors le territoire des Hamer (46 000) qui vivent
d’élevage et d’agriculture.
Nous les découvrons le long de la route et notre chauffeur
guide s’arrête pour leur parler.
Les gens ont l’habitude de se déplacer à pied, parcourant
des distances impressionnantes.
Ces deux femmes sont ravies : nous leur avons donné une
bouteille d’eau !!
Leur apparence mérite une description : les femmes
mélangent de l’ocre, de l’eau
et du beurre et appliquent cette teinture dans leur
chevelure.
Elles réalisent ensuite de petites tresses qui ont une
teinte cuivrée.
Autour du cou des femmes, les colliers ont une
signification :
Deux colliers simples (à gauche), signifie que c’est la
deuxième femme.
Les suivantes n’ont pas de collier !! Toutes ces tribus
sont polygames et animistes.
Chez les hommes, la chevelure enduite d’argile forme une
calotte rigide ornée de plumes.
La grande particularité des vêtements des femmes est d’être en
peau de vache ou de chèvre !
Nous faisons beaucoup de rencontres le long du trajet,
toujours chaleureuses.
Nous établissons notre « campement » dans la ville
de Turmi, chef-lieu des Hamer.
Notre lodge est des plus agréables, avec une très grande
case commune.
Le jour de marché à Turmi est l’occasion pour les Hamer de
se rassembler, venant de très loin.
Il y a aussi des hommes, beaucoup moins nombreux : ils
portent parfois une jupe (courte).
Nous filons à l’extrême sud du pays, à Omorate, tout près du
Kenya.
A proximité de la grande rivière Omo, des cultures extensives
(coton) se sont développées.
Nous traversons la rivière Omo pour aller voir l’ethnie
Dassanetch (au nombre de 40 000).
A l’origine, les Dassanetch sont des pasteurs qui entraient
en conflit avec leurs voisins
à cause de problèmes
de territoire pour leur bétail.
Le gouvernement leur a octroyé des terres et installé un
système d’irrigation.
Ainsi, ils se sont mis à cultiver et ont été sédentarisés.
De retour dans le pays Hamer, nous partons assister à une
cérémonie traditionnelle.
Nous nous arrêtons pour parler avec le gardien du troupeau :
il est armé d’une kalachnikov !
Après vérification, il y a bien des balles dans le
chargeur ! (les armes viennent du Soudan voisin).
Nous arrivons en début d’après-midi sur le lieu de la
cérémonie et la fête a déjà commencé.
Il s’agit d’un rite d’initiation de passage à l’âge adulte
pour un garçon,
Les jeunes filles et femmes de la famille de l’initié sont
particulièrement excitées.
Pour que l’initiation réussisse, elles se mortifient en se
faisant flageller.
Elles provoquent alors de jeunes garçons jusqu’à les excéder
pour qu’ils finissent par les fouetter !
Les jeunes garçons fouetteurs se font faire un maquillage
traditionnel sur le visage …
Voici le garçon, vêtu d’une peau de vache, qui fait son
initiation : c’est le « jumper » ou sauteur.
Le signal de départ est donné et l’initié s’élance en
grimpant sur le dos des taureaux.
Il doit parcourir en courant toute la rangée sans tomber
(une seule chute est tolérée).
Les photos sont floues : manque de lumière et course
très rapide du jeune initié !
Peu nombreux (1 500 individus), ils se distinguent par
leurs peintures corporelles.
Les jeunes s’initient tôt à cette pratique.
Notre guide nous permet d’entrer facilement en contact avec
toutes ces ethnies.
Il les connait toutes, parlent leur langue et a beaucoup
d’empathie pour ces gens.
Plus au nord, c’est le territoire de l’ethnie Ari, la plus
importante de cette région (300 000).
En comparaison, ils sont plus riches et plus développés que
les autres ethnies.
Notre dernière ethnie, les Mursi, se trouve à plus de 70 km
de piste.
C’est l’ethnie la plus impressionnante par leur apparence.
Quand elles sont jeunes filles, on leur arrache 4 dents du
bas (2 par 2).
Puis en incisant la lèvre inférieure, on introduit des
plateaux de plus en plus grands.
C’est un signe de beauté : le futur mari peut aller
jusqu’à donner une dote de 30 à 40 vaches
A « vide », la lèvre inférieure et les lobes
d’oreille sont distendus et pendillent.
Nous terminons sur un sourire venant d’un autre monde …