Après le parc national Queen Elizabeth avec ses plaines de
savane herbeuse,
les paysages changent : on retrouve les plantations de
thé et les collines couvertes de cultures.
Nous faisons un arrêt pour aller à la recherche de
chimpanzés à l’intérieur d’une réserve.
Le plongeon est immédiat dans la forêt tropicale humide, à
la végétation dense,
luxuriante et presque
oppressante. Le cheminement est chaotique avec des passages délicats.
Il n’y a pratiquement aucun bruit : pas d’oiseaux dans
les arbres, pas de cris d’animaux sauvages.
Mais soudain, des bruissements de branches et de feuilles
nous font lever la tête.
Des singes Colobus noir et blanc se balancent de branche en
branche.
Nous continuons notre marche et apercevons fugitivement un
chimpanzé à la cime d’un arbre :
Il y a construit un nid de branchages dans lequel il s’en va
faire la sieste !
Nous marchons encore des heures sans voir âme qui bouge,
mais randonner dans
cet environnement est une expérience unique et originale que
nous apprécions bien.
Finalement, après contact par téléphone entre guides, nous
finissons par arriver à un endroit
où se trouve un groupe de 3 chimpanzés : une mère et
ses deux petits dont l’un est déjà adulte.
Les chimpanzés sont une race de primates évolués, proches de
nous, à la différence de nombreux
autres singes comme les babouins que nous
rencontrons un peu partout sur notre route.
Malheureusement, les chimpanzés sont menacés d’extinction
par l’avancée de l’homme.
Dans ce pays, ils sont protégés dans des parcs et leur
approche se fait avec des rangers.
Nous passons la nuit dans une petite ville : Kihihi.
Nous y découvrons un engin très spécial
de fabrication locale, genre bicyclette, mais tout en
bois : cadre, guidon et même les roues.
Il roule en poussant comme sur une simple trottinette et
pour freiner il suffit d’appuyer
avec un pied sur un morceau de pneu qui frotte sur la roue
arrière.
Le jeune conducteur
gagne ainsi sa vie en transportant des marchandises parfois très lourdes.
Encore de la piste, et nous arrivons à Buhoma, l’une des
entrées du parc national Bwindi.
Notre lodge est très agréable avec une petite terrasse où
nous pique-niquons.
En face, se déploie la forêt dite « impénétrable »
de Bwindi sur des pentes abruptes.
Cette forêt a été classée à l’Unesco en 1994 car c’est l’une
des plus anciennes du globe.
Elle abrite de nombreux animaux dont des colonies de
gorilles des montagnes.
Mais le permis pour une heure de visite à nos « très
chers » (c’est le cas de le dire !) cousins
s’élève à 600 $US par personne, donc nous avons décliné
l’offre !
Nous partons quand même faire une randonnée dans cette forêt
pour y observer
essentiellement la
végétation, car il y a peu d’animaux sur notre parcours.
Voici quelques belles vues de la végétation d’une forêt
tropicale humide.
Nous traversons à plusieurs reprises des cours d’eau (il
pleut 2400 mm d’eau/an !).
A la fin de la rando, nous passons devant des habitations du
village : ici, on fait cuire des briques.
Nous finissons par le marché hebdomadaire, petit, pauvre et
assez démuni.
Le lendemain, nous faisons une « community walk »
et traversons la vallée verdoyante et cultivée.
Le but de la promenade étant de venir en aide à une partie
de la population locale,
nous allons rendre visite à un village de gens
« déplacés » et dans le besoin.
Suite à la création du parc national Bwindi en 1991, les
pygmées (Batwa) qui y vivaient
traditionnellement depuis toujours ont dû le quitter et
abandonner ainsi leur mode de vie itinérant.
Ils ont été sédentarisés dans des zones isolées et vivent
comme des parias (aidés par des ONG !).
Nous sommes accueillis à bras ouverts : ils ont revêtu
de beaux habits et sont très joyeux.
Ils nous montrent d’abord tous les aspects de leur vie
antérieure :
Comment ils peuvent allumer du feu en frottant deux morceaux
de bois bien choisis.
Il faut tourner la tige à toute vitesse : ce n’est pas
évident (plus facile avec des allumettes !).
Comment récolter du miel sauvage dans un arbre, mais les
abeilles les attaquent et les piquent !
Comment installer des pièges pour capturer de petits animaux
sauvages (genre rongeurs).
Comment chasser de plus gros animaux, comme de petites
antilopes ou cochons sauvages.
Nous parcourons maintenant leur campement et ils nous
montrent leur vie actuelle.
Ils sont logés dans des cases en torchis, la plupart
provenant de dons de particuliers.
La cuisine quotidienne se fait dans une hutte en branchages
et feuilles, à l’écart.
Voici l’école, aujourd’hui vide car c’est le week-end.
Ils élèvent des porcs en les nourrissant de légumes et
déchets ménagers.
Pour survivre, ils se mettent à cultiver dans leur petit
terrain, essentiellement des bananes plantain.
Yannick a la tâche de récolter un régime, en coupant le
bananier à sa base.
Ils préparent ensuite le repas en pelant les bananes vertes.
Puis sur un foyer de pierres, ils les font cuire avec des
brochettes de viande de porc.
Nous rejoignons la pièce commune où se rassemble le village
entier.
Pour ne pas les vexer, nous avons présenté la plus petite de
notre groupe !
Le repas est déposé sur le sol sur des feuilles de
bananiers.
Toute la communauté est présente et se « met à table »
avec bon appétit !
Les victuailles disparaissent rapidement, ça semble être
jour de fête (pour notre passage !).
Grands et petits, tout le monde mange la même chose.
Nous sommes les invités et à ce titre, nous avons droit à un
spectacle de remerciement.
Chants et danses, le village entier participe avec joie,
sourires et entrain !
Nous nous séparons en échangeant de grandes salutations.
Nous continuons notre promenade en passant dans une autre
communauté.
Tout du long, nous sommes accompagnés par un ranger (pour
notre sécurité).
Dans cette nouvelle communauté composée de gens divers
(Batwa et autres autochtones),
les activités sont variées : cultures maraîchères
(choux, haricots …),
élevage de poissons dans des bassins,
culture de champignons en champignonnières.
et ce qui intéresse au plus haut point Yannick, grand
spécialiste, visite des ruches !
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