Comme
prévu, nous sommes allés jusqu'au bout de la côte Caraïbe de la
Colombie,
qui
correspond à la pointe septentrionale du continent sud américain.
La
province s'appelle La Guajira et est isolée du reste du pays,
par
sa situation géographique mais aussi par sa population
particulière.
La
Guajira est peuplée par une ethnie indigène : les Wayuu
(prononcez : « voyous »).
Au
nombre variable de 300 000 à 600 000, car à cheval sur la Colombie
et le Venezuela,
les
Wayuu ont gardé leurs coutumes et leur mode de vie ancestral adapté
à la région.
La
capitale administrative est Riohacha, une bourgade sans grand charme.
Le
week-end, la plage s'anime avec les familles en pique nique,
ou
qui vont se baigner dans une mer qui ne nous a pas attirés !
Les
Wayuu vendent leur artisanat riche en couleurs : sacs et petits
articles tissés.
Pour
visiter cette province plutôt isolée, il vaut mieux passer par une
agence.
Nous
partons pour trois jours en petit groupe dans une voiture tout
terrain :
Le
chauffeur et guide Alex, Claudio (italien), Janine,
Myriam
et Igor (un couple espagnol en lune de miel!) et Jean.
Des
aigrettes blanches et des ibis rouges s'envolent à notre passage.
La
première étape a lieu aux salines de Manaure.
C'est
l'une des richesses de la région (avec le charbon et le gaz
naturel).
Après
évaporation (3 mois) , le sel est ramassé puis vendu dans tout
le pays.
Nous
passons ensuite dans la ville de Uribia, la capitale culturelle des
Wayuu.
Une
particularité de cette province est la contrebande avec le
Venezuela.
Les
Wayuu franchissent allègrement la frontière et importent toutes
sortes
de
produits subventionnés du pays voisin, mais surtout de l'essence.
La
Guajira est une région semi désertique qui nous rappelle le
Sénégal.
On
y voit pareillement : les chèvres, les arbustes épineux et
aussi les plastiques.
Les
cactus candélabres se plaisent bien dans cette nature aride.
aïe,
aïe, aïiieeee!!
Nous
traversons une grande étendue avec à l'horizon (à gauche) un
mirage.
Puis
nous arrivons à Cabo de la Vela où nous faisons étape pour la
nuit.
C'est
un endroit connu de quelques kite-surfeurs.
Des
femmes Wayuu tissent ou font du crochet pour vendre aux touristes.
L'après
midi, nous allons à la découverte des alentours,
en
commençant par Punta Arcoiris, un bord de mer très sauvage.
Puis
c'est le Pilon de Azucar, une colline de 100 m de haut,
qui
domine une plage au sable couleur orange rouille.
A
l'extrémité de cette plage, la mer se déchaîne sur de hautes
falaises !
Du
haut du Pilon, on a une vue, d'un côté, sur une côte complètement
sauvage,
et
de l'autre côté sur la belle plage (au fond) et un salar à
l'intérieur des terres.
Le
salar est une vaste étendue plate recouverte de sel et parfois d'un
peu d'eau.
Un
autre point de vue (Ojo del Agua) nous dévoile un paysage fabuleux.
A
la fin de la première journée, nous sommes plutôt surpris et
ébahis
par
ces paysages austères à la beauté fascinante.
Le
lendemain, l'étape va de Cabo de la Vela à Punta Gallinas.
Les
filles du village vont à l'école en uniforme.
Nous
traversons des paysages arides d'épineux et de cactus,
à
la terre rocailleuse, complètement inhospitaliers.
Et
pourtant, les Wayuu y vivent depuis tout temps et ont toujours
résisté aux invasions.
Ils
sont regroupés en famille communautaire dans des « rancherias ».
Il
s'agit de cases faites à base de matériaux locaux et modernisés
avec de la tôle ondulée.
Pour
clôturer, les cactus sont une excellente protection (l'eau est
stockée dans le réservoir noir).
Leurs
principales ressources sont l'élevage de chèvres, la pêche et
l'artisanat.
Vivant
dans un grand état de pauvreté, ils ont établi des « péages »
sur les chemins.
Notre
chauffeur leur donne des paquets de gâteaux et de bonbons.
Parfois,
ils proposent à la vente des figues de barbarie ou des produits de
la mer.
Du
coup, des enfants créent leur propre barrage pour récupérer des
sucettes !
Nous
arrivons sur un site inattendu dans ce pays : des dunes de
sable !
La
voiture nous laisse au pied de ces dunes.
Nous
découvrons, de l'autre côté, les dunes qui plongent dans la mer.
Et
naturellement, il y en a toujours un pour dévaler la pente en
courant !
Quel
paysage majestueux et sauvage pour nous seuls !
En
poursuivant, nous apercevons un bout de la baie Hondita aux belles
couleurs.
Puis
nous arrivons à la pointe extrême nord de l'Amérique du sud.
C'est
encore plus désolé que l'extrême sud du côté de Ushuaia.
Notre
point de chute pour la nuit est l'hospedaje Luz Mila, isolé dans ce
désert.
Il
est constitué de plusieurs bâtiments, dont une grande salle
ouverte,
comportant
des hamacs (tissés par les femmes Wayuu) pour y dormir la nuit.
Mais
pour le confort, nous optons pour une chambre particulière basique !
C'est
le coin cuisine, en partie en plein air.
Malgré
des apparences rustiques, on y cuisine de bons plats, comme de la
langouste.
Et
bien sûr, nous mangeons aussi de la chèvre (succulente!).
L'hôtel
est situé sur une rive de la baie Hondita.
En
fait, cette baie Hondita est plutôt comme un très grand lac
à
la forme tarabiscotée, communiquant avec la mer par un étroit
chenal.
Le
soir, nous assistons à un coucher de soleil au bout du monde (encore
une fois!).
Après
une nuit assez confortable pour nous (moins pour les hamacs!),
nous
assistons au départ du troupeau de chèvres.
Les
charognards veillent : gare à l'animal blessé ou mal en
point !
La
lumière est particulièrement belle sur la baie Hondita !
Le
troisième et dernier jour nous ramène à Riohacha à travers des
paysages désertiques.
Non,
ce ne sont pas des chèvres, mais des moutons !
Nous
aurons ainsi fait une expédition de trois jours en très bonne
compagnie !
Cela
nous a ramené quelques années en arrière quand nous étions en
Afrique.
Pour
terminer, nous allons à Camarones, à quelques kilomètres de
Ríohacha.
Nous
terminons le trajet en moto au bord de la grande lagune.
C'est
pour observer les flamands roses, très nombreux ici.
En
arrière plan, domine la Sierra de Santa Marta aux cîmes enneigées.
Pour
bien profiter du spectacle, notre chauffeur s'avance dans l'eau...
et
fait s'envoler tous ces flamands !
Ils
sont très colorés, allant d'un rose foncé à l'orange (bien plus
colorés qu'à Hyères!).
1 commentaire:
Magnifique !
Bises à vous deux.
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