lundi 4 mars 2019

BAHIR DAR - GONDAR



De l’extrême sud du pays, nous voici propulsés en avion dans le nord.
Nous atterrissons à Bahir Dar, une ville située au bord du plus grand lac d’Ethiopie, le lac Tana.


Nous logeons dans une guesthouse, comme on les aime : chez l’habitant, pour un proche contact.


La ville est étendue avec de larges avenues bordées de palmiers.



On retrouve l’ambiance des villes africaines du sahel : des échoppes, de la poussière, des gens …
On se revoie des années en arrière déambuler dans les rues de Dakar, mais en moins grouillant ici !


Nous partons en bateau sur le lac Tana pour aller visiter des églises orthodoxes.


Dans le nord de l’Ethiopie, la religion chrétienne orthodoxe est implantée depuis des siècles.
Les plus anciennes églises datent du 14ième siècle et sont construites dans des endroits isolés.
La première est recouverte d’un toit en chaume : il faut se déchausser pour y entrer.


L’intérieur a toujours la même disposition de trois couronnes concentriques.
Celle de l’extérieur reçoit les fidèles qui viennent prier et chanter, c’est la plus simple.


L’intermédiaire permet aux croyants de venir communier.
La troisième est de forme carrée et ses murs sont couverts d’images religieuses.



Nous faisons une promenade dans une plantation de café pour rejoindre la seconde église.
La région est à 1880 m d’altitude, ce qui convient bien à la culture du café (de l’arabica, très bon !).


Les églises font partie de monastères où vivent de 20 à 30 moines.
Pour y accéder, il faut franchir deux enceintes par d’énormes portes.



La deuxième église, ronde également, est plus grande et plus haute que la précédente.


Cela se voit avec les portes d’entrée : je vais essayer de soulever celle-là !


La première couronne est grande, entrecoupée de séparations, et contient deux cloches.


Dans la deuxième partie, nous admirons les très nombreuses scènes peintes sur les murs.
Cela s’élève très haut : même l’architecture du toit est décorée.



Les fidèles sont en majorité analphabètes, alors les images leur décrivent la religion.

On les lit comme dans une bande dessinée : en voici un exemple …
En haut, c’est la cène, en dessous le chemin de croix, puis la crucifixion,
 ensuite le christ est descendu de la croix, on l’enveloppe dans un linceul
 pour l’enterrer, et cela se termine par la résurrection : suivre le trait noir !



Il y a toutes les scènes de l’ancien et du nouveau testament et aussi des scènes historiques locales.
Exemples : la fuite d’Egypte du peuple juif avec Moïse, Abraham qui sacrifie son fils Isaac, 
le roi David qui s’en lave les mains, et tous les miracles de Jésus : les noces de Cana, le ressuscité …

Nous terminons notre tour sur le lac Tana à l’endroit où il se déverse dans une rivière …
et cette rivière n’est autre que le Nil Bleu. Donc on peut considérer que le Nil prend sa source ici.
Depuis ce lac jusqu’à l’embouchure, la longueur totale est de 5223 km.
Une autre rivière appelée Nil Blanc rejoint ce Nil Bleu à Khartoum au Soudan 
pour ne plus former que ce que l’on appelle le Nil. La longueur à partir du Nil Blanc est de 6700 km !


Sur ce lac Tana, on peut encore voir des tankwas, des bateaux en papyrus uniques en Ethiopie.
Ils sont semblables aux embarcations utilisées sur le Nil au temps des pharaons.


De nos jours, les pêcheurs partent sur ces frêles bateaux dont la durée de vie n’est que de 3 mois.



Le samedi matin, c’est jour de grand marché à Bahir Dar, comme dans le reste du pays.
En voici quelques images …




Ces femmes sont venues de loin vendre leurs piments séchés.


Celles-ci vendent du beurre destiné à graisser les cheveux.


Les poulets arrivent sur le marché, pendus à une tige de bois ou sur la galerie d’un véhicule !



Ces hommes de la campagne vendent du miel dans des pots.




Ces taureaux conviendraient parfaitement pour le « Bull Jumping » !!



Nous avons commandé ce salon en pure peau de vache naturelle !!


Bon, nous ne pouvons pas l’emporter dans nos bagages ! Continuons alors notre route…
En deux heures et demie de mini-bus public, nous passons de Bahir Dar à Gondar plus au nord.
En théorie, le mini-bus est fait pour 17 passagers, mais il y en a beaucoup plus !!


Ces deux villes font partie du territoire de l’ethnie Amhara, la troisième du pays en importance.
Les Amhara dominent le paysage historique, politique et social éthiopien depuis 1270.
Ils ont imposé leur langue et leur culture à tout le pays.
La langue nationale est le amharique dérivé de langues sémitiques.
L’alphabet est composé de 260 symboles indéchiffrables pour nous !
Avec la traduction, ça va …


mais sans, ça se complique … cela veut tout simplement dire : supermarché !


La ville de Gondar est une ancienne capitale du pays, au riche passé.
Les souverains éthiopiens s’y établirent du 17 au 19ième siècle (royaume d’Abyssinie).
De cette période subsistent de beaux édifices civils et religieux.
Tout d’abord, l’église Dabra Birhan Sélassié, qui signifie « la Trinité sur le Mont de Lumière ».
L’église est entourée d’un haut mur de pierres et de grands genévriers.


Construite en pierre, elle a la particularité d’avoir un toit de chaume sur deux niveaux.



La richesse de ses images en fait l’une des églises les plus belles d’Ethiopie.
Le plafond en bois peint représente les visages de chérubins.


Sur le mur qui communique avec le saint des saints, on voit au-dessus des deux portes voutées,
la Crucifixion surmontée par la Sainte-Trinité à laquelle l’église est dédiée.


Des scènes déjà vues : le chemin de croix, la crucifixion, l’enterrement et la résurrection.


En haut la cène et en dessous l’enfer : ça jette plutôt un froid !


Passons à l’autre partie des monuments de Gondar : la Cité Fortifiée classée à l’Unesco.
Située au cœur de la ville, la cité royale entourée de remparts comprend plusieurs châteaux
correspondant aux règnes de différents empereurs.


Le palais de Fasilidas (1640) construit par le fondateur de Gondar domine tous les autres bâtiments.
Il a l’aspect d’une forteresse avec ses murs crénelés, ses quatre tours d’angle et sa vigie carrée.




A l’étage se trouvent les grandes pièces de réception.


Les constructions s’étalent sur sept hectares. Elles se sont rajoutées au fil des successions.



Il y a en tout six palais avec leurs annexes, plus ou moins bien conservés.
C’est assez surprenant de voir une telle forteresse dans un pays subsaharien.



Les souverains de l’époque pensaient à leurs loisirs (un sauna se trouve dans l’enceinte royale).
L’un deux a fait construire un immense bassin pour des bains, à proximité de la forteresse.


Cela vaut bien une piscine olympique ! 


Il est entouré de murs envahis par les racines d’arbres.
Au fond, on aperçoit une tribune en bois.


Elle est formée à partir de jeunes troncs effilés d’eucalyptus attachés ensemble.


Cette tribune sert une fois l’an, à l’Epiphanie, pour un grand pèlerinage religieux.
Le grand bassin est alors rempli d’eau qui est bénite par les prêtres
et les fidèles viennent s’y immerger pour symboliser le baptême de Jésus.
La photo vient d’une carte postale : il y a foule partout !
Les Ethiopiens chrétiens orthodoxes sont de très fervents pratiquants.


Le carême commence demain, alors c’est le dernier jour pour manger de la viande !
Dans ce pays, il y a des restaurants spécialisés dans la viande (de bœuf) crue.
Les consommateurs attablés mangent de petits cubes de viande crue accompagnés de condiments.


Tout est préparé sur place à partir de grandes carcasses débitées au fur et à mesure …
nous n’avons pas testé, mais on va être mis au régime végétarien les prochains jours !


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